Mes petits trucs :
Stress à l'école
1. L'apprentissage de la confiance en soi et de l'estime de soi est indispensable afin de faire face aux situations stressantes.
2. Reconnaître que les jeunes puissent être aussi stressés que leurs parents, est déjà une étape majeure dans le traitement.
Le stress est un ensemble de réactions physiologiques, comportementales et psychologiques permettant à un individu de s'adapter aux exigences d'un environnement auquel il ne peut se soustraire. Le stress est différent de l'angoisse qui est une émotion.
Le stress c'est la vie, grâce à lui, l'humain peut s'adapter à toute situation. Il permet d'être apte, physiquement et psychologiquement, à affronter ou à fuir une situation vécue comme dangereuse. Il existe chez les animaux, les humains et bien sûr les enfants.
Dans mes consultations, je rencontre de plus en plus d'enfants et de jeunes adolescents victimes de cette pathologie. Est-ce une réalité, un phénomène de mode ou une erreur de diagnostic ? Afin de répondre à ces questions, j'ai repris la définition et comparé les facteurs de stress d'un salarié et d'un jeune scolarisé :
- durée du travail : la France est le pays ou les élèves ont le plus d'heures de travail ;
- surcharge de travail : ce facteur touche principalement les enfants qui ont des difficultés d'apprentissages tels que les dyslexiques ou les dysorthographiques ;
- sous charge de travail : de plus en plus d'enfants ont accès rapidement à l'information et sont en avance par rapport aux apprentissages scolaires. Non reconnus dans leur compétences, ils les dévaluent et se démotivent ;
- culte de la performance : on ne demande plus aux enfants de bien travailler, il faut qu'ils soient les meilleurs. Les écoles cultivent l'élitisme afin d'assurer leur « réputation » ;
- l'erreur est stigmatisée par les élèves, certains enseignant et certains parents ;
- une concentration sans faille est demandée aux élèves. Ils doivent écouter, comprendre, faire plusieurs interrogations dans la même journée, ne pas bouger, ni bavarder durant 8 à 10 heures par jour (cours + devoirs) tout en assurant leur développement physique, psychologique, leur insertion sociale et affronter les autres stress de la vie quotidienne ;
- changement non décidé par l'individu : les élèves doivent en permanence s'adapter aux changements d'habitude des enseignants, passer d'une activité à l'autre et d'emplois du temps pas toujours logiques. Certaines classes comme le CP, le CM2, la sixième sont particulièrement stressantes dans ce domaine ;
- dictature du client : les enfants ont deux « patrons », les enseignants et les parents.
- montée de l'incivilité : les élèves ne se parlent plus entre eux, ils s'agressent verbalement, se « vannent » s'insultent pour des riens ;
- ambiance au travail : les perturbateurs de la classe, de plus en plus nombreux, font la loi et empêche le bon déroulement de la scolarité dans une ambiance houleuse qui stresse les élèves intéressés et les enseignants qui n'ont souvent que peu de moyens pour les gérer ;
- personnalités difficiles : le métier d'enseignant est de plus en plus dévalorisé et retentit sur le moral et les qualités de psychologues de certains professeurs. Les adolescents sont tous des opposants et passent par des phases de provocations qui retentissent sur toute la classe et leurs propres apprentissages ;
- management par le le stress : l'avenir incertain des futurs diplômés fait craindre le pire et ceci dès la primaire. Tout métier est décrit comme difficile et atteignable seulement par les « plus fort » tant sur le plan des performances que psychologique. Il n'y plus de place pour les timides et les anxieux ;
- harcèlement moral : dans mes consultations, je ne compte plus le nombre d'enfants subissant un harcèlement de la part de leurs congénères ou de certains enseignants. Ils ne sont pas reconnus comme des victimes mais des faibles, l'omerta est de plus en plus fréquente et les moyens de leur défense sont pauvres ;
- violence : si la violence entre enfants a toujours existé, elle touche actuellement une population de plus en plus jeune et les méthodes sont de plus en plus sophistiquées et perverses.
Enfin le stress des parents. Inquiets et stressés eux aussi par leur travail et leur avenir professionnel, ils ont tendance à mettre une pression de plus en plus intense sur la scolarité de leurs enfants afin qu'ils réussissent et qu'ils aient le plus « d'atouts » en main. Les meilleures écoles, les loisirs performants, l'ordinateur le plus efficace… sont utilisés au détriment de l'apprentissage de la confiance en soi et de l'estime de soi qui sont, comme je vous l'indiquais, les éléments indispensables face aux situations stressantes.